rycks' corner

Historique & Contexte global

Voilà la petite histoire du premier film que pour lequel j'ai de l'estime ... oui c'est vrai un peu de fierté de l'avoir fait et beaucoup de reconnaissance pour celles et ceux qui m'ont permis de le réaliser !

C'est finalement le résultat d'un long cheminement, plus ou moins commencé avec Laurent et qui a donné naissance à l'association lprod.org ... puis ensuite de longue discutions avec Mika à propos de projets vidéo et un développement spécifique à l'époque (le VTR qui permettait de capturer 3 ou 4 sources vidéo en firewire et de passer d'un canal à l'autre, façon "banc de montage") et encore d'autres aléas qui ne sont pas forcément intéressants à détailler ici.

Et puis la GoPro est arrivée, merveilleuse petite caméra, full hd pour un prix dérisoire (par rapport à la techno), toute la chaine numérique, plus de transformation entre l'acquisition et le fichier informatique ... j'ai attendu que les prix soient intéressants et j'en ai acheté une.

Et là, à partir du 1er mai 2013 j'ai recommencé à stocker des heures et des heures de rush. De tout, de rien, du vrac.

Pour aller sous l'eau, Alfrédo m'a fabriqué "à la main" une platine support en inox, sans lui je serais passé à côté, une caméra, un appareil photo, peu importe, sous l'eau il faut que ça soit attaché à une platine avec la source de lumière. Tenir la caméra à pleine main, ou sanglée sur le poignet, ou sur la tête ... c'est l'échec assuré. Il faut à minima une équerre comme celle-ci:

Merci Alfrédo, t'es mon 1er sponsors sur ce coup là et ça a été un super cadeau !

J'oublie l'épisode où ma gopro est partie en vacances à l'autre bout du monde avec un autre ami plongeur ... Philippe lui a fait découvrir les eaux internationales et m'a confirmé que la poignée verticale pour tenir la caméra ... c'est pas top.

Et puis viens le 1er montage suite à la sortie Plongée en Bretagne, petit montage entre pote pour garder un souvenir, rien de plus, un petit montage basique. Aujourd'hui je n'arrive plus à le regarder jusqu'au bout ... ça bouge, c'est flou, terne, les couleurs ne sont pas bonnes ... mais c'était une étape importante.

Ensuite c'est la sortie "club" à l'estartit, ma 3° "sortie club". Cette année là je suis autonome et je m'éclate donc avec la gopro. Surprise bien réelle le soir à l’hôtel: ce qu'on a filmé intéresse les débutants et comme l'an dernier j'étais grosso-modo à leur place je "reconnecte" bien la situation !

En effet quand on débute la plongée on ne sait pas ce qu'il faut regarder (bon, une fois qu'on arrive à être stable, à ne plus faire le yoyo et toussa toussa) ... les photos ne donnent pas souvent l'idée de l'échelle des choses alors que la gopro et son image "immersive" est "parfaite" pour ça. Et quand on a des animateurs autour de la télé comme philippe, christophe, léa, juju et les autres ... ça donne du volume aux images.

Ça donnera naissance aux quelques clips visibles sur la "chaine Dailymotion" suivante. Et là je pose le doigt sur le truc qui me tracasse de ces services webs gratuits: on accorde des licences d'utilisation, on autorise la pub, on donne du poids à des opérateurs ... bref il me tarde de trouver une plate-forme d'auto-hébergement et ça fera partie des projets qui avanceront en "sous marin" pendant quelques temps.

Bref, donc quelques vidéos de découverte du monde sous marin.

Ça donne l'idée à Daniel de nous proposer de suivre la formation bio1/bio2 ... et c'est avec mon compaire Christophe que je me retrouve plongé dans les différenciations des espèces sous marine, arbres généalogiques, observations en tout genre etc. Forcément qui dit bio dit "observation de près" et là ... la gopro avec son hyperfocale et son hypergrand-angle sont en rupture de possibilités techniques. J'hésite et tourne la question dans tous les sens et finalement je craque en mai 2014, soit un an plus tard.

J'ai hésité entre deux équipements, l'un orienté "vidéo only", la BMPCC et l'autre, un appareil photo hybride, le Panasonic GH-3 ... tout mis bout à bout, matériel, caisson, phares (pour avoir de la lumière c'est peut-être le plus important en vérité) ... je passe à la caisse et me déleste d'un gros morceau de mes économies !

Nath m'a confiée pendant quelques jours son EOS "pour voir" ... mais je n'ai pas été séduis, les reflex sont gros, les caissons sont donc bien plus chers ... et ce sont des appareils photos qui peuvent "à la marge" faire de la vidéo, alors que le GH3 est clairement "un pas plus loin" dans la vidéo.

Cet animal fait environ 2cm de long, dans le milieu naturel c'est une épingle dans une botte de foin

Le résultat est à la hauteur de l'investissement (financier et du temps passé) ... je m'éclate maintenant en macro et je peux trouver des détails qui rendent la bio absolument passionnante ... la majorité des photos sont nulles du point de vue artistique mais me permettent de "voir" des détails et de creuser des idées.

Panasonic GH-3 + Nauticam NA-GH3

Grâce à digit-photo qui m'a fait un prix canon pour l'appareil photo (et surtout m'a apporté des informations fiables au niveau du conseil avant achat) et Nauticam-FR qui a fait aussi un geste important sur le caisson et une promo "opportuniste" sur les phare vidéos Bersub chez un autre fournisseur ... me voici équipé de A à Z.

Alfrédo, encore lui, me fournira les bras et les clamp pour fixer les phares. Je galère un peu pour trouver les derniers éléments mais tout est prêt pour la sortie club au Lavandou où je fais quelques petites photos sympa et un montage vidéo pour la découverte des épaves !

Je trimbale mon matos partout, tout le temps, ça pèse lourd et ça prends de la place mais il faut que j'accumule le plus possible de plongées pour "avoir en main la bestiole" avant le voyage en mer rouge...

Voyage qui a donc eu lieu et pendant lequel je me suis véritablement éclaté avec ce matos. Beaucoup de déchets et de photos pourries mais quelques-unes de sympa, comme vous avez pu le voir dans les différents billets-compte-rendu de ce fabuleux voyage (limitez aux articles de 2014).

Retour de Mer Rouge

Au retour de ce voyage, je classe, organise, fais le tris, fous à la poubelle 70% des photos que j'ai pu prendre ... et puis je commence à regarder les rush (des films donc). Il y a un bon gros bordel et surtout quelques heures de films (ça pèse 84 Go !).

Les semaines passent et Léa m'envoie un jour (17 novembre) un petit mail "tu veux pas participer au concours vidéo de la CNAV ?" ... moi et les compétitions ça fait un bail que j'ai laissé tomber. Mais celà dit comme j'ai envie de rencontrer d'autres personnes qui se sont heurtées aux mêmes problèmes je me laisse convaincre.

Commence alors un marathon. J'aurais du noter le nombre de soirée que j'ai consacré à ce foutu projet.

La recherche d'un fil conducteur a été la partie la plus longue et fastidieuse, je n'avais aucune idée d'un scénario qui puisse "tenir la route", alors j'ai épluché toutes les vidéos à la recherche du thème invisible commun à tout ce bordel.

Merci à Daniel, Marylin, Philippe, Anne-Marie, Isabelle, Christophe, Jacques, Nathalie, Gauthier, Franck, Léa, Émilie, Juju, Annie, Nathalie, Valérie, Johanna, Julie, pour vos conseils et points de vues. Philippe, Jean, Arnaud Icham et Yvain seront aussi sollicités au bureau ... en bref pendant une période toute personne passant à proximité immédiate de mon clavier a été sollicitée, j'en oublie donc sans doute, excusez-moi.

Au début j'étais plus dans "je raconte le voyage en mer rouge" ... et finalement c'est une remarque d'Émilie qui me mets définitivement sur le thème : observations de la biodiversité incroyable de la mer rouge. En fait l'idée et la piste n'est pas tout à fait celle-ci mais je n'avais pas assez de matière pour faire autre chose, ça sera pour la prochaine fois donc

Ensuite avec l'aide de tout ce petit comité de "relecture" je supprime toutes les séquences qui ne sont pas "au top", et comme au final il m'en manquera, j'essaye de retravailler les plus "pourries" que je garde pour cacher la misère et faire la jointure entre deux séquences. C'est ainsi que la tortue ou les requins ne sont pas dans la vidéo définitive... alors que ça a été deux rencontres très particulières comme vous pouvez l'imaginer.

Le choix de la bande son a été cornélien, j'ai écouté des heures de musiques, car sans les écouter c'est pas simple de les sélectionner ... le problème principal c'est que je n'ai pas d'oreille particulière et donc grosso-modo la 1ere musique qui passe me satisferait alors j'ai creusé la question, et je me suis finalement arrêté sur une musique un peu "combat / militaire / épopée" mais qui passe finalement pas si mal que ça.

Dix révisions du film ont été nécessaires, des heures à échanger des mails, je n'ose même pas imaginer le temps que certaines d'entre vous ont passées ... j'ai essayé de prendre en compte les remarques les plus pointues et je me suis rendu compte dans la "version suivante" que les autres trouvent que c'est effectivement mieux.

J'ai eu envie de tout stopper à plusieurs reprises mais vos mails et encouragements ont fait la différence.

Et donc ma surprise a été grande ce samedi lorsque ce film a remporté la première place du concours ! Surpris car c'est ma première participation mais heureux aussi compte tenu de l'investissement.

Bravo et Merci à toutes et tous. Je vous en suis véritablement reconnaissant !

Le montage à proprement parler

Techniquement, voici comment je me suis organisé.

La prise de vue

Sous l'eau, j'essaye de faire un plan = un fichier. Je trouve donc un truc intéressant à filmer, je me positionne, et appuie sur le bouton "rec", j'essaye de ne jamais faire des plans de moins de 30 secondes. Puis je stoppe l'enregistrement -> ça passera à un autre fichier pour parler d'un autre sujet.

À ce sujet, l'expérience de l'année passée avec la gopro a été mise à contribution ... si je dois donner un exemple, le moment ou j'essaye d'expliquer ça à Dominique sous l'eau lors de notre voyage en Mer Rouge a été assez cocasse

Le matos informatique

J'ai un ordinateur portable de type PC, avec un processeur Core i7 et 6 Go de RAM, un disque USB3 externe sur lequel je stocke tout ce qui touche à la vidéo (j'ai un 2° disque pour les backups, synchronisés régulièrement). Pour faire du montage full hd c'est une configuration confortable.

Les fichiers sur l'ordinateur

Tous les fichiers sont renommés automatiquement (par un petit script que j'ai développé et qui ajoute tout seul la date au début et le nom du site) dès que je copie la sdcard sur le disque usb3 externe. Exemple:

• 20140923-st_john_dangerous_reef_de_nuit-194.mp4
• 20140922-zabargad_apres_midi-255.mp4

Puis je visionne les rush et ajoute un mot clé dans le nom du fichier : le sujet que j'ai filmé ... vous voyez l'intérêt de faire 1 plan = 1 fichier

• 20140923-st_john_dangerous_reef_de_nuit-194_murene.mp4
• 20140922-zabargad_apres_midi-255_contrejour_essai_de_jeux_de_lumiere.mp4

Et ensuite je fais des tris, mais je sais qu'à tout moment si je cherche une séquence de poisson clown il suffit de faire une recherche sur le nom du fichier comportant poisson clown.

Le montage

Pour le montage, je passe à mon logiciel fétiche depuis 2 ans : kdenlive. C'est une perle d'efficacité et de stabilité. Je connais maintenant les quelques petits bugs caractéristiques et je sais quoi faire lorsque je les rencontre (en bref, sauvegarder, quitter, relancer) ... ça n'arrive que sur les gros projets et en particulier quand on "remanie" beaucoup la timeline.

C'est dans ce logiciel que je fais toutes les manipulations comme la correction de la balance des blancs ...

J'ai particulièrement apprécié de pouvoir inclure un projet dans un projet. J'ai donc par exemple découpé la séquence "intro" et "fin" qui ont eu leur cycle de vie différent du reste du montage.

J'aime beaucoup aussi la fonction de "ranger dans un répertoire tous les éléments du projet" ça permet quand on a un peu de bordel de tout remettre au bon endroit.

La bande son

Elle a été naturellement travaillée avec un traitement de texte, libreoffice forcément répétée à voix haute pendant des ... heures, et ensuite enregistrée dans audacity qui permet un nettoyage pour virer le bruit de fond absolument merveilleux... ça ne transforme pas pour autant ma voix en celle d'un animateur de radio ou d'un présentateur télé mais ça fait partie des limites du "one man show".

Le résultat

Le résultat est visible ici :

La CNAV publiera probablement une version sur sa chaîne viméo -> c'est ici https://vimeo.com/117935977

What else ?

Que dire de plus sur cette histoire ?

À mon avis c'est une étape, maintenant il faut aller aux rencontres "vidéo" de la fédération et côtoyer des experts du domaine pour échanger, critiquer, progresser et faire encore mieux la prochaine fois.

J'ai pris mon billet pour participer à un stage de formation vidéo à Marseille (septembre 2015), ça coûte un peu d'argent mais ça va faire du bien de rencontrer des gens qui font la même chose !

Et la prochaine

Voilà une bonne question qui sera probablement abordée dans un prochain message sur ce blog, la prochaine vidéo sera j'espère plus réfléchie et planifiée ...