rycks' corner

Petite rando raquette ce dimanche ... toujours à la recherche de la même chose !

Mais la petite histoire du week-end me fait bien rigoler : je pars samedi en fin d'après-midi après la journée géniale passée avec la CNAV, direction "la montagne donc", un peu au pif. Il y a deux semaines je suis passé par Payolle et j'ai vu quelques chiens de traîneau au passage ... alors comme j'aimerais bien faire une belle photo d'un attelage je me laisse guider vers cette destination.

"Manque de bol" (pour moi), à quelques km de l'arrivée je vois l'affichage "accès payolle possible mais chaînes obligatoires dans 8km" ... il faut avouer que les bords de la route montrent déjà bien 5 à 10 cm de poudreuse ... et comme je n'ai pas encore acheté de chaînes pour le camion je me fixe 5km pour trouver un parking ou lieu de bivouac "sécure". 5km plus loin hop un parking sympa sur la gauche, je m'y engouffre en marche arrière sans réfléchir. Je plonge dans mon double duvet et j'affronte la nuit à -5° sans pb particulier. À 6h du matin mon réveil sonne (je veux aussi voir le lever du soleil sur la montagne) ... je fais ce que j'ai à faire et lorsque je démarre le camion pour le laisser chauffer un peu je me rends compte que je suis posé sur une grosse plaque de ... gel.

Ça ne rate pas, impossible de faire bouger le tank d'un centimètre. Je suis posé là comme un con. J'essaye bien de glisser quelques branches sous les roues mais au bout de 10 minutes je décide de vivre ma journée et de m'occuper du camion "plus tard".

Après tout je ne suis qu'à 2,5 km de ma destination et ça ne devrait pas poser de pb d'y aller à pied ! Et la route est maintenant bien déneigée (j'ai entendu la saleuse passer depuis quelques heures).

Je fais donc mon barda (sac de rando, raquettes etc.) et la bouffe pour midi et pour ce soir (au cas où) et (pour le petit dej, au cas où je me plante en montagne bref la bouffe j'en ai toujours trop mais ça c'est pas nouveau) et direction payolle by the road. C'est un peu nul j'avoue mais l'air frais du matin avec l'espoir de voir le lever de soleil me donne des ailes.

Déjà le ciel tourne au rose.

Je fais 500 mètres et tombe sur l'entrée d'une route forestière pas du tout déneigée ... et voilà j'improvise mon début de rando, ça m'amènera là où ça ira, m'en fous, tout ce que je demande je l'ai là sous les yeux, sous les chaussures, le calme de la montagne enneigée, le crissement de la poudreuse qui se tasse sous les chaussures et l'effort physique, un peu. Quel bonheur de vivre ça.

Ça monte, ça tourne, arbre, sapin, sentier, cailloux, ruisseau, plic-ploc, une cascade, un oiseau, puis deux, puis rien, silence ... ça monte, ça tourne, ça avance. Tiens un sentier pédestre à droite, je fais quoi ? un petit coup d'oeuil à openstreetmap (les gars vous assurez, de pétra à payolle vous êtes avec moi) ! et bingo c'est un sentier qui rejoins justement la station de Payolle, je m'y engage. 10 minutes plus tard j'entends les chiens qui aboient ...

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Et un rayon de soleil au tournant du point culminant de cette première balade, quel bonheur, je fais quelques photos mais surtout je me relaxe, me détends et inspire profondément, si c'est pas ça le bonheur ça y ressemble beaucoup en tout cas !

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Je termine ce premier morceau de sentier en redescendant sur Payolle. Une surprise m'y attends: c'est la journée de la rando raquette, c'est dingue comme coïncidence :

• http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/pyrenees/2015/01/12/la-fete-de-la-raquette-un-peu-partout-dans-les-pyrenees.html
• http://www.aubergedespyrenees.com/la-fete-de-la-raquette-a-payolle/

Je vais donc dire "bonjour" pour demander comment ça se passe vu que je découvre l'existence même de cet évènement, je me présente au groupe qui est en train d'écrire le programme de la journée sur un tableau véléda, je m'entends leur dire "bonjour" bien haut et fort ... j'ai droit à un petit coup d'oeuil, rien de plus. Du genre "mais c'est quoi ce touriste cong, y voudrait pas non plus qu'on lui file un chocolat chaud" ... bon je schématise et c'est sans doute des gens super sympa mais là j'ai du me pointer au mauvais moment où alors je n'ai pas employé le bon vocabulaire ... va savoir, en tout cas ça m'a donné qu'une envie c'est de m'éloigner de la civilisation pour quelques heures.

J'en ai même oublié ma photo de l’attelage de chiens de traîneau ! C'est pour dire !

Bref, j'ai pris une direction, un peu au pif, encore une fois OSM m'a bien aidé: j'ai visé une possible boucle autour d'un massif qui me ramènerait à mon point de départ ... l'idée étant de faire demie-tour si besoin. Je m'enfonce donc dans la forêt, double un groupe que j'avais laissé partir et qui me semblait hyper entraîné avec tout le monde super équipé, micro-sac à dos ajusté et qui donne l'impression d'être pesé au gramme près, tuyau d'arrivée d'eau à portée de bouche ... et je ne parle pas de la mini-combinaison fluo comme les coureurs du tour de France avé les sponsors et tout et tout.

C'est sûr qu'avec mon gros sac d'y a 10 ans, mes deux raquettes accrochées dessus (oui je suis encore en chaussures de rando, tant qu'il n'y a pas de poudreuse j'aime pas mettre les raquettes), mon bidon d'eau (normal), mon gros blouson de snowboard recyclé en blouson de marche, mes godasses décath' ... y a qu'un truc qui me fais frimer à mort c'est l'attache rapide de mon appareil photo, ça j'en suis ultra trop fier !!!

Bref, ils rament et s'arrêtent tous les 200 mètres et parlent fort, alors je presse un peu le pas et m'efforce à mettre le plus de distance entre eux et moi. À plusieurs reprises je manque d'aller tracer ma route dans la poudreuse en prenant un "autre sentier" mais je me tiens à ma "roadmap" ! je grimpe jusqu'à l'auberge indiquée sur le plan et ensuite j'avise.

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Une fois arrivé au pied de l'auberge, je chausse les raquettes et m'enfonce vers le nord-ouest, c'est un peu comme si on passait d'une autoroute à un chemin de terre, à mon avis s'il y a deux personnes qui sont passées là avant moi c'est bien le bout du monde, je penche plus pour une seule personne ... et la magie est de nouveau présente, pas un bruit, le silence pesant de la montagne sous la neige, tout est assourdis, feutrée ... sauf le bordel des raquettes, que c'est bruyant ce truc là.

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Arrivé le moment où il se fait une petite faim et une petite soif, comme j'aime bien le côté rustique et solide de la bouteille d'eau je m'arrête, pose le sac, attrape une barre de céréales, bref je fais ma vie quoi et puis je ne sais pas pourquoi je me retourne et ... il est là, à 50 mètres à peine, magnifique !

J'ai tout juste le temps de chopper mon appareil photo qu'il s'élance, traverse le sentier et disparaît en contrebas ... à peine remis de mes émotions, en voici ... trois autres qui passeront plus vite. Je canarde et râle de ne pas avoir mieux comme zoom (il faut toujours râler à propos d'un détail ça permet de garder les idées en place), j'espère que ça donnera quelque-chose mais même si les photos sont floues je m'en fous, chaque rencontre avec "la vie sauvage" est un "truc" pour moi. Envie de me faire tout petit et de planquer ici pour voir si d'autres n'arriveront pas ...

Je marque le point sur ma carte, à voir si je repasse par la prochainement.

La suite n'est pas très intéressante, le ciel est gris, je rentre au camion en réalisant cette jolie boucle, 5 heures de marche pour 13km, je suis comblé.

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Épilogue: ha oui pour sortir le camion de la zone de glace, j'ai profité du fait que la température soit remontée à 6° pour aller prendre de l'eau dans le ruisseau d'à côté et déverser un total de plus de 10 litres de flotte sur les roues pour faire fondre la glace. La prochaine fois je m'équipe d'une pelle (et de chaînes).