Kampot - Grimpe & Poivre
À peine arrivé à Kampot on sens bien qu'il y a "un truc" dès la décente du minibus ... il y a du monde, beaucoup de monde.
On apprendra plus tard que la fête du fleuve/de la mer était du 11 au 13 (et on est le 13 forcément) donc on est en plein dans le "festival", on prends la 1ere solution pour dormir qui se présente histoire d'assurer, c'est 5$ la nuit par personne, ça ira très bien comme ça, on reste deux nuits de toute façon
Pour info c'est la guest-house "ផ្ទះសំណាក់ ហួរ ឃាង និង មីនីម៉ាត" ou Hour Kheang, en face du marché.
La soirée est rigolote, passée le long du fleuve à se faire "porter" par la foule et les festivités, on trouve des marchants ambulants le long de la rue principale qui vendent vraiment de tout et surtout n'importe quoi ... je me laisse tenter par une "oreille d'éléphant" (je ne suis pas tout à fait certain que ça soit le nom officiel), forcément ça se mange sinon je ne vous en parlerais pas.
Je regarde avec des yeux d'enfants les lâchers de lanternes volantes depuis la plage, c'est assez génial surtout que ce soir il n'y a pas beaucoup de vent.
Demain c'est la journée du 14 décembre, je suis a moitié avec la société, "mauvaise" journée pour moi (par rapport à mon état d'esprit de vacancier), ça fait quelques jours que j'ai la tête plus "la bas avec les copains du bureau" qu'ici et mon moral est fluctuant ... rien à voir avec les deux premières semaines où j'ai vraiment oublié le quotidien bordelais et fait un bon gros break :p
Je me surprendrais plusieurs fois dans la journée à me dire "aller basta" ne pense plus au boulot mais de temps en temps ça reviens et je retrouve cette anxiété "habituelle" qui me fait comprendre que je ne suis pas forcément fait pour ce genre de choses, ou alors que je mets "trop" d'affect dans ce que je fais, ce qui se confirme encore une fois ici.
La nuit passe vite et sans histoire, la rue est finalement assez calme et on ne l'entends pas beaucoup depuis la chambre.
Le départ de la journée est un peu sur les chapeaux de roues et je tranche donc pour "climbodia" ce matin et découverte du "poivre de kampot" pour cet après-midi, il me semble que la fraîcheur est plus importante le matin.
On se fait un petit dej très bof et cher pour ce que c'est mais il faut bien se remplir un peu l'estomac, un petit pain, du beurre et de la confiture, celles et ceux qui me connaissent vont sourire, surtout pour ce qui accompagne la confiture, non je ne parle pas du pain
Nous allons donc attraper un tuk-tuk et lui demander s'il connaît le site de grimpe et s'il peut nous y amener, verdict après quelques minutes de blabla "climb" (avé les signes) : cool ça sera pour 7$ et il sait ou c'est !
La balade en tuk tuk est vraiment géniale, ça me permet de voir pour la 1ere fois la campagne environnante et me donne envie de louer une moto pour faire des balades ... une fois la route goudronnée laissée, on se trouve sur des routes de terre, j'adore, un zébu par la, une rizière par ici, les gens coupent le haut des brins de riz, d'autres récoltent (2° étape) et d'autres encore laissent les graines sécher au soleil sur les bâches ... ça fait du bien de sortir un peu de la ville !
Il nous dépose au pied du site, on monte à l'entrée de la cavité et la deux jeunes grimpeurs nous demandent si on a un ticket ... heu bien sûr que non, il faudrait aller en acheter un "la bas" ... on essaye donc d'aller voir "la bas" mais on ne trouve rien de ressemblant à un comptoir, un bureau ou je ne sais quoi.
On finis par chopper un "motard" qui a un tshirt climbodia sur le dos pour lui demander où est le bureau d'accueil, il ne parle pas anglais mais téléphone à un copain qui fera "traducteur" (le téléphone mobile, quelle invention géniale) et finalement nous embarque sur sa moto pour revenir au même endroit (la cavité) où cette fois les deux jeunes comprennent qu'on veut grimper et pas visiter le site tout seul.
Et la c'est un gros coup de bol: ils attendent un petit groupe de 3 personnes pour l'initiation grimpe et nous pouvons nous y joindre pour la demie journée de découverte (c'est justement celle que je voulais faire), ça tombe bien finalement, sur les trois une française (Sophie de Lyon). Ce groupe est sympa comme tout.
On s'équipe d'un baudrier et on garde nos chaussures de marche (je suis vraiment content d'en avoir acheté avant de partir car avec mes vieilles montantes j'aurais vraiment galéré).
Pour moi ça a été extra, les deux jeunes de climbodia (21 ans tous les deux, Seyha et Heng) sont super sympa, baragouinent je ne sais combien de langues et nous lancent un "c'est partis mon kiki" avec un accent qui provoque un éclat de rire général lors du 1er "sentier grimpe" !
Ensuite on apprends rapidement à s'auto-assurer sur les lignes de vies comme sur un bateau, chaque fois qu'on arrive à un piton hop on déclampe un mousqueton qu'on passe de l'autre côté, clamp, puis le second comme ça on est assuré en permanence (normal) ça passe bien et le décors est vraiment beau même s'il est un peu "voilé" ... non vous n'aurez pas de photos, j'ai laissé mon appareil photo en bas compte tenu des conditions
Après un premier tour en extérieur direction la "cave" (pardon, la cavité en frenchi), il n'y fait pas plus frais ... mais c'est tout a fait correct, la balade est agréable et les décors toujours aussi magiques, plus ça va et plus ça me touche de me balader dans les "entrailles de la terre" (en surface tout de même).
Retour au point de départ, cette fois ci on grimpe pour de vrai, trois voies proposées, 5b, 5c et 6a, d'après les grimpeuses française c'est sous évalué mais je suis super fier d'arriver à faire la 5b sans problèmes, la 5c je coince sur un passage où je ne connais pas la technique pour avancer mais la 1ere partie est un bel engagement pour moi et une petite victoire personnelle ... sans trop y croire je tente la "fausse 6a" et une fois arrivé au même type de pb que dans la précédente je demande de l'aide pour apprendre la technique, entre les deux filles qui donnent des conseils avisés je finis par comprendre comment appuyer mon dos sur la paroi et monter doucement en appuyant soit les deux pieds en face soit un dans le dos et un en face ... au bout d'un certain moment j'arrive tout en haut, forcément c'est un plaisir bien réel mais partagé avec personne et je trouve ça un peu nul.
À noter que la roche est vraiment hyper abrasive et je ne parlerais pas de transpiration mais de ruissellement permanent
Retour à Kampot en tuk tuk, casse croûte et recherche d'une solution pour aller voir le poivre, le mec de l'hôtel nous propose de louer une moto ou de prendre un tuk tuk avec guide, je ne prends pas le risque de la moto et le tuk tuk avec guide est la bonne option, il nous amène à une ferme de poivre vraiment bien : Sothy's Pepper Farm.
Le responsable de la ferme qui nous servira de guide dans la plantation est un cliché, la photo parle d'elle même. Il parle anglais doucement ce qui fait que je comprends bien tout, j'apprends
- les fleurs du poivrier
- au bout de quelques années quand le pied est mort on le coupe et replante une banche d'un autre qui prendra racine et produira au bout de 3 ou 4 ans
- il faut l'accrocher le long d'un arbre ou d'un piquet vertical sinon il resterait au sol
- les parcelles sont organisées, 2m entre chaque piquet, de l'ombre et une irrigation régulière (2 x par semaine)
- ils sont eco-cert, zéro pesticide, utilisation de solutions naturelles pour luter contre les pucerons / envahisseurs
- le sol de Kampot est un peu spécial, cf sol de bordeaux (quartz ? à vérifier)
- il existe trois sortes de poivre:
- poivre noir (pour tout le reste)
- rouge (viandes)
- blanc (poisson), obtenu après avoir mis du rouge dans de l'eau bouillante pendant quelques minutes
- j’achète de son poivre pour vous le faire découvrir 7$ les 100g tout de même :p mais j'ai souvenir d'un poivre basique à 60€ le kg au supermarché en France :p
- le café glacé n'est pas terrible
- j'ai pris la carte pour faire un point gps
Il est drôle et plein de petites histoires, j'en retiendrais 2 ou 3 comme sa remarque au sujet de la fièreté locale au sujet du sel et du poivre de Kampot ... sel qui a un rond-point avec une statue en ville (c'est drôle car j'ai pris ce fameux ronds-point en photo avant de venir dans cette ferme) ... mais le poivre lui, n'a pas de rond-point ni de statue en ville !
Retour a Kampot à la nuit tombante, on ne fera pas de vélo sur les près salants et la campagne environnante aujourd'hui, le temps de déguster une délicieuse tarte aux pommes ou au citron et hop retour à la réflexion sur l'organisation de demain.