Michel Billaud nous explique comment marchent les TX
Ce document décrit rapidement une architecture possible pour un réseau à base de machines recyclées utilisées en "terminaux X". On indique les types de matériels nécessaire. M. Billaud, 26 Octobre 2000
1. Rappel : les "terminaux X", comment ça marche ?
Un terminal X (ou TX) c'est une petite machine sur laquelle tourne unlogiciel qui gère le clavier, la souris, l'écran et une carte réseau. Le TX ne fait rien d'autre : il se contente d'afficher les applications qui tournent ailleurs, sur un serveur d'applications. Le TX et le serveur d'applications communiquent par le protocole X Window, d'où le nom.
Un PCTX, c'est un TX réalisé sur un PC. Ici on s'intéresse au cas où ce PC tourne sous Linux, mais on peut aussi le faire sous DOS, avec des logiciels appropriés.
2. Les Terminaux X "sans disque"
Plus fort encore, on s'intéresse ici aux PCTX dits "sans disque", soit qu'il n'y a effectivement de disque dedans, soit que ce disque est utilisé par autre chose, en tout cas il contient pas 50 ou 100 Mo de Linux.
L'astuce est d'utiliser le réseau pour faire ça : les fichiers du PCTX sont stockés ailleurs, sur un "serveur de terminaux". Au démarrage on charge, par un moyen quelconque, le noyau linux en mémoire, et ce noyau utilise ensuite les fichiers Linux à travers le réseau.
3. Le démarrage
Il y a plusieurs manières de charger le noyau, selon le matériel dont on dispose.
- Si on a un disque déjà occupé: le nécessaire (noyau + outil de chargement) prend environ 800 Ko, que l'on peut mettre dans une
partition MS-DOS ou Windows sur le disque, le choix entre Linux et Windows étant fait par un menu de démarrage.
- Sans disque : on peut aussi faire une disquette de boot de Linux
- On peut aussi mettre sur le disque ou la disquette un petit utilitaire (quelques dizaines de Kilo-octets) adapté à la carte réseau. Cet utilitaire va télécharger le noyau à travers le réseau, puis le fait exécuter.
- Sans disque ni disquette : cet utilitaire peut etre mis sur une mémoire EPROM que l'on enfiche sur la carte réseau elle-même
4. Recommandations de matériel pour les PCTX
Le matériel minimum doit donc être équipé
- d'une carte réseau Ethernet 10 Megabits
- d'un disque ou d'un lecteur de disquette ou d'une EPROM pour la carte réseau
- d'un processeur 386 ou supérieur
- de 8 mégas de mémoire
- d'une carte graphique permettant la résolution 800x600 en 256 couleurs (512 Ko)
- clavier
- souris
- écran
Les améliorations utiles concernent la carte graphique et l'écran, qui vont de pair. Avec un écran 15 pouces en 1024x768 256 couleurs (carte 1Mo) ou 2Mo (65000 couleurs) on a un poste de travail agréable.
Attention à la qualité du clavier, qui est un facteur de confort très important.
5. Le serveur d'applications
Le serveur d'application est le coeur du système : c'est lui qui fait tourner les applications, et qui possède les fichiers des utilisateurs. C'est là qu'il faut investir en matériel de bonne qualité, garanti, etc.
Le dimensionnement du serveur d'applications est conditionné par le nombre d'utilisateurs simultanés, du nombre d'utilisateurs total et de ce qu'ils font. Autrement dit : ça dépend. Quelques repères:
Le facteur important, sous linux, est souvent la quantité de memoire disponible. Compter une vingtaine de méga-octets par PCTX connecté, pour pouvoir lancer des applications lourdes (KDE, Netscape, Staroffice...) simultanément sur tous les postes.
Puissance du processeur : un Pentium 600-700 fait l'affaire pour une vingtaine de postes.
Le disque : on obtient les meilleures performances avec des disques SCSI, qui sont plus chers. Les disques UDMA peuvent convenir aussi.
Prévoir un dispositif de sauvegarde de capacité adaptée (cartouches, disque supplémentaire, graveur CD...).
6. Le serveur de terminaux
Le serveur de terminaux est un serveur "technique" qui sert uniquement au démarrage des terminaux X. Le logiciel LTSP contient le nécessaire (www.ltps.org). Le serveur d'applications peut jouer ce role aussi, mais il semble intéressant de séparer les fonctions sur deux machines, pour des raisons de facilité d'administration. Le matériel nécessaire est très modeste :
- processeur 486 ou pentium
- disque 150 Mo
- 16 Mo de mémoire
- carte réseau.
et peut fonctionner dans un placard, sans écran ni clavier. On peut également lui confier le rôle de serveur de noms principal (DNS).
Seul le responsable réseau a besoin de se connecter (à distance) sur cette machine, quand il est nécessaire de modifier la liste des machines.
La séparation d'avec le serveur d'applications met la fonction "serveur de TX" à l'abri des problèmes qui pourraient survenir sur le serveur d'applications. Lorsque le serveur d'applications est mis-à-jour ou reconfiguré on n'a pas besoin de se préoccuper du serveur de TX, et réciproquement.
De plus on peut facilement anticiper sur les désastres en gardant sous le coude un "clone" prêt à l'emploi du serveur de terminaux X, ce qui est bien plus difficile à faire avec le serveur d'applications, qui est la pièce la plus coûteuse de l'équipement.
7. Extensions
Pour des besoins importants (plusieurs dizaines de postes) on peut ajouter des serveurs d'applications et utiliser une machine comme serveur de fichiers. Il est alors recommandé de relier les serveurs d'application et de fichiers entre eux par un réseau 100 Mbits.