Comme un cabri 2 pattes sur les sentiers réyonés (étape 2)

Après avoir sillonné Rodrigues de long en large pendant une dizaine de jours je reviens à La Réunion encore plus affûté et bien en jambes car à défaut de plonger comme c'était prévu j'ai maaaaaarché !

Le retour

Le vol a été sans histoire, peu de monde dans l'avion, des hôtesses d'une gentillesse pas croyable, vraiment Air Austral si vous avez une prime à filer vous pouvez la dédier pour l'équipage qui a fait Rodrigues - La Réunion le 24 juillet 2016, pilote y compris.

Une fois posé, Claire & Jean passent me récupérer à St Pierre et on se fait une fin de journée paisible à se balader sur le front de mer du coin, traînant un peu les pieds pour arriver à l'heure pour le dîner chez la maman de Dominique qui nous a fait le plat de Noël ... un cari bishik ... je n'ai malheureusement pensé à faire de photo que des desserts !

À gauche le "gâteau patate" spécialité de la Réunion et à droite une tourte spécialité de Rodrigues ... au milieu un excellente gâteau "moderne" local que nous avons trouvés dans une boulangerie sur la route.

La soirée toute entière a été superbe. Merci pour l'invitation, merci pour cette soirée, merci pour toutes ces belles rencontres.

Découvertes diverses

Ce lundi est réservé à un programme passionnant : Éric doit trouver une polaire et je fais mon mec de base qui a qu'une idée en tête il faut dire que j'ai froid depuis le début du mois car je n'ai emporté qu'un petit pull fin vu qu'on était en plein été en métropole ... et que j'ai un cerveau de moineau (idée reçue, les îles il fait forcément chaud toute l'année). Plus sérieusement je sais qu'on va marcher sur les flans du volcan et qu'il faut être "armé" pour ça.

En se baladant dans le coin nous avons visités un peu tout ce qui était ouvert avec une belle étape dans la mosquée de St Pierre, mon cœur s'est serré pendant de longues minutes, un mélange de plein de choses qui sont montées à l'assaut ... mélange de ma vie perso et du reste. Souvenirs enchâssés des mosquées de Jordanie, des photos vues de Tombouctou où j'aurais du aller la première année que Romain-Rolland et ses amis m'y avaient invités etc. etc. etc.

Un peu plus loin c'est la statue de François Césaire de Mahy qui retiens mon attention, il faudrait prendre des heures un smartphone en main pour lire la doc en ligne et les yeux dans la réalité locale pour s'instruire ... c'est riche, très riche, l'histoire est au bout de nos doigts.

On termine la matinée en remontant vers la plaine des cafres via Bras de Pontho et le point de vue derrière l'église sur le Bras de La Plaine ... a couper le souffle.

On pousse aussi jusqu'au point de vue sur la Rivière des Remparts où je suis certain d'être déjà passé ... mais entre mes impressions de déjà vu et ma mémoire par moment je reste un peu ... songeur.

Petit casse croûte en attendant que les nuages se dissipent pour pouvoir admirer le fond de la vallée ou le passage furtif d'un papangue ... puis promenade dans le sentier botanique de la forêt de Notre Dame de la Paix où je m'éclate à prendre des photos étranges.

Vous remarquerez que le beau temps n'est pas vraiment de la partie ... mais on arrive chez Isabelle et Thierry avec un rayon de soleil qui éclaire leur salon le temps de prendre un verre de l'amitié, un thé ou peu importe à vrai dire je n'ai aucun souvenir de ce qu'on a bu (c'était peut-être alcoolisé ?) mais par contre un accueil chaleureux comme ça j'en redemande tous les jours ! Comme des amis qu'on n'a pas vu depuis trois ans et avec qui en quelques minutes tout semble se synchroniser ... magique.

Les bagages sont déposés, les chambres affectées, et quand Isabelle nous propose d'aller au marché c'est trois Zoreilles qui se précipitent pour continuer à croquer à pleines dents ces facettes multiples de l'île. Comme toujours je n'ose pas prendre en photo les personnes sur le marché mais je me remplis les yeux de ces visages. C'est une composante que j'apprécie sur l'île : ce métissage de couleurs, de formes (les yeux, les pommettes, les nez), les attitudes, le regard, le sourire, bref tout ce qui compose un visage...

Mon meilleur souvenir de cette journée forte en moments intenses ? la séance de "cassage" des brèdes le soir qui me replonge dans mon enfance et ces trop rares soirées partagées avec la famille à équeuter les haricots en écoutant des histoires ou aider à préparer les confitures et gelées.

Quand je vous dis qu'on nous aura vraiment fait manger toutes les spécialités locales il faut me croire. Thierry était juste triste de ne pas pouvoir nous faire découvrir les brèdes ... dont j'ai oublié le nom qui ont une caractéristique anesthésiantes ... intéressantes parait-il. Je crois qu'il s'agit des Brèdes mafane.

Le repas du soir est ... à l'image de la journée, joyeux, plein de bonheur et le niveau culinaire continue sur la lancée, c'est "tip top".

Le volcan, le volcan, le volcan !

Départ à ... j'ai oublié l'heure, 6h je crois, depuis chez Thierry et Isabelle ... heureusement Renée nous force un peu la main pour qu'on prenne sa voiture. Je dis heureusement car à part le "petit truc" qui ne marche pas c'est une voiture qui a un vrai moteur, bien loin de la yaris qu'on nous a laissé en location et qui n'est vraiment pas faite pour faire de la montagne.

Au menu de la surprise de la matinée pour Claire était entre autre la plaine des sables car vous avez beau l'avoir déjà vue en photo, en films, en BD (dans un Michel Vaillant par exemple, pardon mais j'étale là ma culture BD) ça n'a rien à voir avec la réalité, c'est incroyable, ahurissant, à couper le souffle.

Je fais mon habitué mais je pourrais rester des heures à contempler le lever du soleil sur la plaine des sables, on dirait la Lune et avec un peu d'imagination ... et vous savez que j'en déborde ... je vous laisse rêver. Pour preuve qu'il fait froid sur le volcan, les flaques sont gelées.

Quelques loooongues minutes plus tard à rouler sur la route qui est naturelle et défoncée (ouf, pas de goudron sur la partie plaine des sables), nous voici sur le parking. Un saut rapide aux toilettes et on "fonce" vers l'entrée dans le parc du volcan, il y a déjà beaucoup de monde. Le soleil grimpe vite dans le ciel et l'instant est dur à saisir d'autant plus que tout le monde est excité et je manque de me casser la figure sur les roches glissantes.

La première partie jusqu'à la chapelle de Lave est magnifique, le trio de filles fait des concours de saut en hauteur avec et sans ombres chinoises, tout le monde est d'accord pour dire qu'Isabelle a une détente de véritable snowboardeuse.

Le soleil brille et les t-shirt sont de mise alors que le coupe vent était nécessaire sur le parking.

Et c'est là que la légende du cabri 2 pattes est née ou tout au moins que j'en ai entendu parler pour la 1ere fois ... je demande à Renée par quel miracle les deux frangines gambadent comme ça en montagne elle me réponds un truc du genre "bof, isabelle depuis qu'elle est petite son surnom c'est cabri 2 pattes" ... et donc voilà je lance ça sur l'internet, très honoré d'avoir marché avec les soeurs-cabri-2-pattes car Renée n'est pas en reste !

Revenons à notre exploit du jour, après quelques kilomètres je peux vous dire que cette fois encore c'est la purée de poix qui nous attends tout en haut.

J'ai presque honte de l'avouer mais au panneau "20 minutes" avant l'arrivée (on est dans le nuage, trempe, ça caille) je me retourne et dis à Isabelle, "on fait demi-tour, ça ne sert à rien on n'y verra rien la haut" ... et on a du faire ... quoi ... 20 mètres avant que je ne me retourne à nouveau et propose à Isabelle de finir quand même, "on a pas fait tout ça pour abandonner à 20 minutes de l'arrivée quand même" et zouuu voilà ty pas que cabri-2-pates cavale vers le sommet !

Et effectivement 20 minutes plus tard c'est dans le blanc qu'on franchit la ligne d'arrivée, nous-la-fé aussi et je m'offre une photo égoïste de mi-la-fé (merci isa pour la photo).

Le retour jusqu'à la voiture est sur le même schéma: dans le nuage jusqu'à à peu près la chapelle de lave, en t-shirt ensuite et surtout, et surtout, un ananas épluché à l'arrivée et ça ... c'est ... du bonheur.

J'ai oublié de parler des choses importantes à voir sur cette rando: on croise plein de type de laves différentes, en particulier j'aime pas les graillons qui lacèrent les chaussures et mettent minable les articulations des chevilles, par contre j'adore les tunnels de lave formés par la lave liquide, ça fait des sortes de traces lisses super agréables pour marcher, jolies à regarder et ça dessine vraiment le chemin de lave ... pour tout le reste je vous laisse lire les différentes docs sur les dépliants, les sites internet etc.

Je n'ai qu'un conseil à vous donner, si vous passez un jour sur l'île, montez jusqu'au volcan.

Voilà qui termine bien ce 2° épisode de mes histoires sur l'île de la Réunion, je vais essayer d'écrire la suite assez rapidement mais le temps passe trop vite depuis que je suis revenu en métropole !

rycks' corner